Histoire de WARHEM

Un_coin_de_la_place.jpg
Warhem est un village très ancien. Une carte du IXème siècle situe Warhem entre quelques bras de mer qui s’étendent de chaque côté de la colline du Groenberg (Bergues). Le pays était soumis à l’influence des marées, qui à certains moments de l’année peuvent atteindre une amplitude de sept mètres. Aucune digue ne protégeait les habitants qui vivaient sur les hauteurs. Le point culminant de cette contrée du West-Hoek étant le Groenberg, la population y résidait en grand nombre. C’est là que les moines de Saint-Bertin de Wormhout vinrent s’installer pour évangéliser le pays.
En 685, Winoc, moine breton, fonda l’Abbaye du Groenberg qui plus tard devait porter son nom. Le rayonnement spirituel de ces religieux fut très important puisqu’ils fondèrent une trentaine de paroisses. Leur vocation de défricheurs était connue dans toute la France : au courage des habitants pour vaincre un ennemi redoutable, l’eau, il manquait souvent de la méthode, une certaine autorité et de l’imagination pour mener à bien tel ou tel projet. Les moines, habitués au zèle et à la réflexion, en firent profiter la population d’une trentaine de villages sans cesse décimée par des épidémies qui se propageaient dans les pays de marais : la fièvre paludéenne ou malaria, la fièvre typhoïde et la peste bubonique. Il fallait assécher ce pays au plus vite, mais ce n’est qu’en 1417 que fut construite la première digue, depuis Dunkerque, village de pêcheurs, jusqu’à Gravelines pour empêcher la mer de pénétrer dans les terres.
vue-aerienne.png
Rue_Rexpoede.jpg

Le pays assaini, où l’on creusait des canaux, où l’on créait des chemins, où l’on cultivait du blé, de l’orge et des fèves (principale nourriture des habitants), mais également où l’on filait la laine et où l’on tissait la toile de lin, était devenu un pays prospère qui intéressait beaucoup la Noblesse de la Châtellenie de Bergues et le Haut-Clergé des lieux.
En 931, près de la moitié des terres de Warhem ont été données en fief à l’Abbaye de Saint-Winoc. Ce territoire s’appelait Warhem-Breed (ou large). Les moines de la Prévoté de Saint Donat de Bruges possédaient 900 mesures soit environ 400 hectares : Warhem-Prochie. La Révolution de 1789 mettra un terme aux privilèges du Clergé et de la Noblesse. Les religieux seront expulsés et les Ordres bannis. Les curés des paroisses devront se soumettre à la nouvelle Constitution civile, sinon ils seront déportés. Tous les biens du Clergé et des nobles seront déclarés « biens nationaux » et seront mis en vente à partir de 1790. Quelques occupants achèteront le champ, le jardin ou la maison qu’ils habitent. Mais les nouveaux propriétaires seront surtout les bourgeois des villes comme Bergues, Hondschoote et même des commerçants, magistrats ou avocats de Dunkerque. Les terres et pâtures changeront de mains.
Place_Mairie.jpg
Rue_dHondschoote.jpg
Warhem est un village rural. Plus des trois quarts de la population habitaient les fermes et les hameaux. Il était possible de s’installer partout puisque l’eau n’est pas profonde. Cet isolement des habitants leur a donné naturellement un caractère individualiste. Le flamand est considéré comme un être renfermé sur lui-même, peu bavard, ne comptant que sur lui pour sa subsistance et celle de sa famille.
L’histoire du village c’est aussi le souvenir de deux guerres très meurtrières. Durant celle de 1914/1918, 89 de ses enfants sont morts sur les champs de batailles. Pendant celle de 1939/45, Warhem fut le théâtre de la débâcle des troupes françaises  et britanniques, puis le lieu de leur réembarquement pour la Grande-Bretagne, ce qui lui valut 32 victimes civiles. Warhem a dû subir pendant quatre années l’occupation des troupes allemandes.
Rue_Sentiers.jpg
A partir de 1950, début de la reconstruction, le village reprit une activité normale, celle d’une population active et courageuse, sereine parce qu’à l’écart du bruit et de l’agitation des villes sans être trop éloignée. Le village compte 2075 habitants au 1er janvier 2020.

Carte-de-la-Flandre-Maritime_1658.jpg

Origine du nom "WARHEM"

Parmi les explications possibles retenons : le suffixe ‘‘Hem’’ qui est très courant dans les langues germaniques ( ‘‘ Heim’’ en Allemagne et ‘‘Ham’’ en Angleterre ) et signifie la demeure et par extension le hameau, le village et la terminaison ‘‘War’’ qui viendrait du premier chef ou notable.
Mais Warhem peut aussi signifier habitations fortifiées. Il est cité, dès le XIème siècle, comme village payant la dîme à l’Abbaye de Saint-Winoc.

Retrouvez la galerie de photos de Warhem d'antan ici

Retrouvez également la Bande-Dessinée liée à notre village :

"Il était une fois"
Il_etait_une_fois.jpg